Alias Blob

Pierrem Thinet – Paroles et musiques, chant, violon alto et guitare cuatro

Musicien de formation classique (prix de composition au Conservatoire de Lyon), et voyageur invétéré, Pierrem Thinet croise la route du rock’n roll au milieu des années 90. De la chanson satirique au punk déluré, il n’égraine plus des notes sur une portée, mais arrache des sons rageurs de son violon alto électrique et pousse ses premiers cris à tue-tête. Ainsi s’est-il forgé le personnage de Blob sur la scène alternative. Teintées d’humour et souvent sujettes à des délires surréalistes, ses paroles font aussi la part belle à une poésie qui convoque l’humanité sauvage qui sommeille (ou pas !) en chacun de nous.

En parallèle de sa vie de « Blob », Pierrem Thinet travaille avec de nombreuses compagnies de danse contemporaine, de théâtre, des arts en espace public, ainsi qu’avec des plasticiens et des vidéastes. Il interprète ses créations « in vivo » sur scène avec un dispositif électronique spécifiquement élaboré autour de ses recherches musicales. Côté discographie, il a une vingtaine d’albums studio à son actif, en tant qu’artiste principal, invité et/ou producteur-réalisateur. En 2018, il a sorti avec le groupe Alias Blob le triptyque Du faux-filet jusqu’au jarret et a également réalisé sa première bande originale pour le film documentaire Des Équilibres du cinéaste Jésus Castro-Ortéga. Il fonde Alias Blob en 2012.

Site officiel de Pierrem Thinet

Pierrem Thinet

Valentin Franceries – Batterie et chœurs

Valentin Franceries, né en 1991 à Lyon, est batteur et producteur de musique. Second fils de Paule et Éric Franceries, il grandit en banlieue lyonnaise et débute la musique en apprenant la batterie avec Sylvie Aubelle (Percussions et Claviers de Lyon). Dès son plus jeune âge, il est passionné par la création et la composition. Venant d'une famille de musiciens où le classique est à l'honneur (il représente, avec sa sœur Chloé, flûtiste, la 4ème génération), il assiste régulièrement à des concerts, des répétitions, des enregistrements. À l'âge de 16 ans, il décide de devenir musicien professionnel et est admis dans la classe de Batterie Jazz de Michel Chionchini, à l'École Nationale de Musique de Villeurbanne. Il fera très vite partie de la scène lyonnaise et se produira auprès de formations très variées (du Hip Hop à la World en passant par le Jazz ). Il fonde en 2012 avec Jeremy Benichou le projet «REDNIK» en musique électronique. À l'âge de 24 ans Valentin obtient une bourse pour poursuivre ses études à Berklee College of Music (US-Boston) dans la classe du Maître Bob Gullotti.

Il co-fonde Alias Blob avec Pierrem Thinet en 2012.

Site officiel de Valentin Franceries

Valentin Franceries

Baptiste Romano – Basse et chœurs

Musicien de la rencontre, il exprime son art sur des scènes diverses et variées allant de la scène de théâtre aux caveaux jazz, en passant par des salles d'hôpitaux, à des algecos éphémères et jusque dans la rue, scène primordiale de toutes les expressions artistiques. Il pratique une percussion chantée et un jeu de basse percussif grâce à sa voix qu'il exprime par ses mains. Mais ses pieds ne sont pas étrangers à cette équation loup/phoque car il se considère comme un danseur étoilé par une respiration fumante. Actuellement en déambulation clownesque et percussive dans les rues de France avec la compagnie de la Timba Del Mundo, il intervient aussi, régulièrement, dans une clinique au nom poétique de La Villa des Roses, dans le cinquième arrondissement de Lyon. Il eut le grand honneur de jouer avec une star incontestée de la musique éthiopienne et éthiopique : Sa Majesté Mahmoud Ahmed.

Sa basse participe à l'aventure du Blob depuis 2016.

Baptiste Romano

Sonia Roz – Accordéon et chœurs

Originaire du Jura, Sonia découvre l'accordéon à l'âge de 6 ans.
L'adolescence sera une période importante dans son parcours de musicienne, marquée de rencontres importantes tel que Domi Emorine, Aurelien Noel, Jacques Mornet, Roman Jbanov ou encore Alexander Skliarov, ce qui renforcera sa passion pour la musique et pour l'instrument. De nature très curieuse et enthousiaste, elle affirmera très vite son envie de travailler dans tous les styles et de toucher un peu à tous les répertoires.

En 2007, elle fait la connaissance d'Annie Mougel, professeur dans l'Ain, qui l'accompagnera pendant de nombreuses années, avant de rejoindre le conservatoire de Bourgoin Jallieu où elle passera son DEM.
En 2015, elle sort diplômée d'Etat du Centre de Formation des Enseignants de la Musique (CEFEDEM) de Lyon où elle fera la rencontre de Mélanie Bregant, qui l'accompagnera dans son parcours pédagogique et musical, et de Philippe Bourlois.
Durant ces années d'études, sa route croisera celle de Manon Coursol et Clementine Giraud, avec lesquelles elle décidera de se lancer dans un projet musical commun par la suite : "les Mistinguettes".
Finalement, elle décide de s'installer dans le Rhône, où elle transmet aujourd'hui sa passion au sein de différents établissements d'enseignement artistique de la région.

Elle rejoint Alias Blob en 2018.

Sonia Roz

Qu'est-ce que le Blob ?

Le Blob est une masse gélatineuse extra-terrestre qui ingère toute substance organique avec laquelle elle entre en contact physique. Cette créature à la croissance exponentielle apparaît pour la première fois en 1958, dans un film de série Z où Steve McQueen faisait ses débuts au cinéma. S'en suivirent deux adaptations, l'une de 1972 parodiée par Larry Hagman (célèbre J.R. dans la série Dallas) et l'autre de 1988, en version gore à grand renfort d'effets spéciaux. Le Blob est devenu emblématique d'une sous-culture en occident, et a été importé en France par le groupe Ludwig Von 88 avec leur chanson « Les Blobs attaquent la plage » (Houlala II, La Mission, 1987).

Qu'est-ce que le Blob ?

Et pourquoi « Blob » ?

Quand en 2001 je me suis vu confier le chant principal dans un groupe de musique punk, il fallait proposer un nom initiatique qui puisse refléter une part encore peu explorée de ma personnalité. « Blob » est devenu ce surnom, et cette nouvelle identité est parvenue à se juxtaposer puis à se confondre avec celle du passé. Ce choix rendait d'abord hommage aux « Ludwigs » et à ma toute première confrontation avec le punk des années 80, lorsque j'avais une douzaine d'années. Et par extension, aux mouvements alternatifs, aux musiques combattantes qui se jouent dans les caves et les garages, à ces formes d'expression à la fois populaires et libres.

« Blob », qui signifie « goute » ou « tache » en anglais argotique, sonne aussi comme une onomatopée, une syllabe autonome, une formule qui pourrait sortir tout net du dadaïsme ou de l'alphabet Shadok. Une bulle sonore d'où notre humanité émerge avec une douce dérision et qui se répand dans une flaque baignée de camaraderie. Ce mot est déjà un geste musical en soi, minimaliste, essentiel. Il rappelle que la matière des mots et l'articulation des sons exigent beaucoup de justesse. Il dit qu'un ensemble complexe peut être constitué d'une multitude de choses simples, qu'une œuvre peut être radicale si elle n'oublie pas d'être généreuse. Et l'on saisit que le chant est primordial, que tout passe par l'incarnation de ce qui est raconté.

Enfin, la créature en elle-même, cette entité gargantuesque qui ingère et se développe continuellement, peut présenter quelques similitudes avec un parcours de musicien protéiforme. Tout ce qui passe à portée d'esgourde est absorbé, filtré, assimilé, puis déposé en strates au fond d'un corps liquide avant d'être un jour restitué en réminiscences musicales. D'où la nécessité d'accorder au temps le temps d'accomplir son œuvre de maturation, de laisser toutes ces expériences s'étager en couches de plus en plus profondes. Éloge de la lenteur? Il est vrai que le Blob ne se déplace pas promptement. Mais il avance, il avance…

Et pourquoi « Blob » ?

Du faux-filet jusqu'au jarret

Pour acheter le triple album (30€, hors frais d'envoi), vous pouvez nous contacter en nous envoyant un courriel ici!
Par ailleurs, cet opus est en écoute sur Deezer / Spotify / Apple Music et en écoute libre et sans contrainte sur ce site (vous allez trouver).

Un drôle de titre

Avant même d'enregistrer les premières secondes de musique, le titre Du faux-filet jusqu'au jarret a été le fil conducteur de ce triple album pendant toute sa réalisation. Extirpé d'une des dernières chansons écrites, il s'agit d'un titre long, une survivance de ce qu'un certain cinéma* pratiquait avec délectation au début des années 70. C'est aussi un hommage au langage fleuri de nos aïeuls, au plaisir du verbe qui claque sous la langue et chatouille les lèvres. Et si allitération il y a, ce n'est pas tant un emprunt à une prose châtiée mais plutôt un clin d'œil à tels poètes populaires et humanistes tant chéris (Prévert, Brassens, Vian,...). Ce sont les délices du verbe soutenu, mais au service d'un humour noir et de violons qui grincent.
D’autant qu’il y a un jargon manifeste, composé de morceaux de viande sélectionnés avec soin. De la surface écorchée à vif aux profondeurs des viscères les plus intimes, l’idée du geste poétique se fait chair. On va parler de l'humain, pour sûr, mais on annonce la couleur ! Car il s'agit d'un vaste programme où se côtoient des gueules cassées par la vie, des êtres qui tiennent à peine debout, des zombis ou des êtres complètement trépassés, incarnés par une voix bien vivante, elle, et un brin railleuse. Non pas qu'il y ait moquerie, tout est tendresse, mais faut bien se marrer un peu de ce qui n'est pas drôle. Et c’est à cela qu’un bestiaire composé de lapins, de loups, vaches, chevaux, pigeons, crabes,... - cherchez les mouettes ! - s'immisce dans ce répertoire, et nous rappelle que l'humanité ne peut être si elle ne prend pas soin d’elle-même et de son environnement.
Du faux-filet jusqu'au jarret, donc, nous avertit qu'on ne va pas en laisser une miette. On va faire le tour de la bête, la rogner dans ses moindres recoins : la promesse d’un inventaire quasi exhaustif prodigué par un Blob immanquablement insatiable**.

Trois galettes sinon rien

Car il faut être sacrément affamé pour accomplir un triple album quand l'industrie du disque privilégie des formats courts et supposément rentables. Mais il s'agissait là d'un besoin compulsif, d’une urgence insensée, et plutôt que d'étaler trois sorties de disque à intervalles réguliers, d'une nécessité de coucher sur le sillon un tout indivisible. Et puis lorsque on est son propre producteur, autant accomplir ce qui nous chante. Et d’autant plus encore lorsqu’on a la faveur d’un entourage admirable qui a fait montre d’un soutien de tous les instants... Un « tout » indivisible, donc, qui se devait d’être présenté comme un ensemble homogène, tout en laissant chaque opus se réaliser avec son propre caractère. Ainsi, le triptyque Du faux-filet jusqu’au jarret propose un parcours à travers les âges de la chanson en langue française, une interprétation libre d’une histoire à la fois personnelle et commune.

Le premier disque est tourné vers la tradition des chansonniers. De valses musettes en javas, charlestons ou autres danses retro, il est composé de chansons de facture à prime abord classique. L’accordéon, instrument populaire caractéristique, y tient une place prépondérante. Et si certains airs de rock’n roll côtoient étrangement des échelles modales à la Bartok, on peut également saisir entre les cuivres et les sections cordes quelques réminiscences musicales du cinéma d’antan (Nino Rota et « Maître » Morricone notamment). À noter que ce premier opus est structuré par un thème instrumental récurrent, aux mélodies et cadences harmoniques identiques, et où seules changent les signatures rythmiques, les tonalités et les orchestrations. Enfin on peut souligner dans cet ensemble un autre jeu de symétrie, à savoir une idée de la forme en « arche » que l’on retrouve dans certains procédés d’architecture musicale, par la réutilisation d’un thème vocal qui apparaît ici dans la première chanson et trouve écho en introduction de la toute dernière.

Le second volet est le temps de la révolte et de la déconne. La satire y tient toute sa place, que ce soit sur des musiques clairement imprégnées de culture punk, qu’avec des orchestrations plus sophistiquées et intentionnellement parodiques. La trilogie du « lapin de garenne » réemploie les transitions instrumentales et va flirter avec le kitsch absolu. Et toujours par souci de la forme et de la symétrie, le premier et le dernier morceau sont dotés d’une même tonalité, d’une même pulsation, et d’un même instrumentarium où le power-trio si cher à la musique rock se voit complété d’un accordéon métamorphosé en Orgue Hammond. Notablement plus court que les autres, ce second disque en est d’autant plus intense et percutant.

Le troisième et dernier opus, bien que doté de seulement cinq titres, est cependant le plus long avec des chansons pouvant dépasser les dix minutes. Il propose une sorte de voyage en format CinemaScope où les espaces s’étirent et le temps se dilate. Chaque partie est une histoire qui prend ses aises et se développe dans toute sa longueur, du récit principal à ses prolongements narratifs chantés ou sous forme instrumentale. Toujours par volonté de construction en arche, les morceaux où apparaissent les figures symboliques de la femme, de l’enfant et du patriarche ont une position centrale dans le disque. Ils sont alors encadrés par deux histoires qui nous plongent chacune dans des conflits armés évoquant sans la nommer la Grande Guerre de 1914-1918. Aussi, l’instrumentarium est recentré sur le combo de base : batterie, basse, guitare, violons et accordéon. Il n’y a plus de cuivres, ni de marimba, ni flûte, ni de choeurs invités. Cependant, la toute dernière chanson rompt avec l’ensemble du triptyque et réserve une nouvelle couleur instrumentale, à la fois un retour aux sources et un présage, qui sait, pour de prochaines aventures discographiques...

* En autres exemples célèbres : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yann (1972), C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule avec Bernard Blier, Jean Lefebvre et Michel Serrault (1975), et le fameux Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander de Woody Allen (1972).

** Voir aussi la définition du Blob à la rubrique « Racontars » sur le site internet.

Du faux-filet jusqu'au jarret

2019

22/11/2019 - Combo
La Rotonde - INSA LYON - 14 avenue des Arts - Villeurbanne (69)
20/07/2019 au 21/07/2019 - Combo
Festival Jean Ferrat - Antraigues-sur-Volane (07)
21/06/2019 - Duo
Les Terrasses du Valdo - 146 Bis Rue Pierre Valdo, 69005 Lyon
02/02/2019 - Combo
Toï Toï Le Zinc - 17-19 rue Marcel Dutartre 69100 Villeurbanne
26/01/2019 - Duo
Le Local - 480 Rue du Laris 26350 St Christophe et le Laris
25/01/2019 - Duo
La Boîte à Gants - 6 rue Pierre Blanc 69001 Lyon

2018

05/12/2018 - Duo
Agend'Arts - 4 Rue de Belfort, 69004 Lyon
19/10/2018 - Duo
L'Esquif - 11, rue bon pasteur 69001 Lyon
21/07/2018 - Duo
Le Poulailler - Piquat, St Pierre-Roche (63)
20/07/2018 - Duo
La Clé - 53 rue de la Pardige - Brioude (43)
19/07/2018 - duo
L'Orange Amer - La Croix Saint Anne - Domaize (43)
18/07/2018 - La Guinguette du Blob
Snack du Pas des Ondes - Lac du Pas des Ondes, Cornillon-Sur-L'Oule (26)
23/03/2018 - Combo
Toï Toï Le Zinc - Villeurbanne (69)
10/02/2018 - Solo
Kraspek Myzic - Lyon (69)

2017

30/11/2017 - 1ère partie de Laura Cahen
Salle des Rancy - Lyon (69)

Dauphiné Libéré Aubenas Sud-Ardèche

Article paru dans le Dauphiné Libéré

Alias Blob était une très belle révélation de ce festival. Les quatre musiciens ont fait voyager leur auditoire captivé, ému et conquis. Le chanteur et multi-instrumentiste Pierrem Thinet est compositeur de musique de film, créateur et performeur pour la danse, le théâtre, les arts de la rue. Avec une dextérité et une finesse déconcertante, il joue avec les sons et pose des ambiances sonores pleines d'émotions. La chanson rock surréaliste à ses ambassadeurs, et ils étaient au Festival Jean Ferrat pour le plus grand plaisir de tous.
Voir l'article

Dauphiné Libéré Aubenas Sud-Ardèche

Emission Pat Kalla s'la raconte sur Nova

Pierrem est l'invité de Pat Kalla sur Radio Nova le 22 janvier à 19h15 !
A réécouter ici

Emission Pat Kalla s'la raconte sur Nova

Émission radio Itinéraire Bis sur Couleurs FM

Jeudi 3 janvier 2019, Pierrem était l'invité de l'émission Itinéraire Bis animée par Gérard et Lyne.
Pour réécouter l'émission, rendez vous sur le site de l'émission ou directement ici

Émission radio Itinéraire Bis sur Couleurs FM

Lettre d'un soldat de boue - Backstage France 3

"Lettre d'un soldat de boue", extrait du triple-album "Du faux-filet jusqu'au jarret" de Alias Blob
Émission Backstage France 3 Télévisions - Rhône-Alpes

Pierrem Thinet : paroles & musique, chant, piano, violon alto, dispositif électronique
Sonia Roz : accordéon
Baptiste Romano : basse
Valentin Franceries : batterie
Marie Mazille : clarinette basse
Luc Laidet : clarinette

Lettre d'un soldat de boue - <i>Backstage France 3 </i>

La Femme Squelette - Backstage France 3

"La Femme Squelette", extrait du triple-album "Du faux-filet jusqu'au jarret" de Alias Blob
Émission Backstage France 3 Télévisions - Rhône-Alpes

Pierrem Thinet : paroles, composition, chant, guitare cuatro, violon-alto, dispositif électronique
Sonia Roz : accordéon
Baptiste Romano : basse
Valentin Franceries : batterie
Marie Mazille : clarinette basse
Luc Laidet : clarinette

La Femme Squelette - <i>Backstage France 3</i>

Le Grand Soir - Backstage France 3

"Le Grand Soir", extrait du triple-album "Du faux-filet jusqu'au jarret" de Alias Blob
Émission Backstage France 3 Télévisions - Rhône-Alpes

Pierrem Thinet : paroles, composition, chant, guitare cuatro
Sonia Roz : accordéon
Baptiste Romano : basse, chœurs
Valentin Franceries : batterie, chœurs
Marie Mazille : clarinette
Luc Laidet : clarinette basse

Le Grand Soir - <i>Backstage France 3</i>

Un Détail - Montage vidéo

"Un Détail" est une chanson publiée sur le triple album d'Alias Blob, "Du faux-filet jusqu'au jarret". Écrite en 1999 et restée inédite jusqu'en 2017, elle est née de l'indignation provoquée par les allégations de l'ex-dirigeant de l'extrême-droite française, à propos des chambres à gaz lors de la 2de guerre mondiale. Ce montage vidéo est tiré d'images collectées sur internet et du film "Images de la libération des camps" (Royaume-uni, 2014) diffusé sur la chaîne de télévision Arte en 2016.

Un Détail - <i>Montage vidéo</i>

Carole la Sacoche - Mobilisation éclair

Alias Blob fait son flashmob. Sur la chanson "Carole la sacoche", tirée du triple album "Du faux-filet jusqu'au jarret" (sortie prévue pour mars 2018), une vingtaine de danseurs et une douzaine de preneurs de vue ont rejoint le chanteur Pierrem Thinet. Ils dansent sur le "Carolseton", une chorégraphie de Lise Bois, proposition hybride inspirée du madison et du charleston. Filmé place Stahonay à Lyon (France), le 23 septembre 2017.

Carole la Sacoche - <i>Mobilisation éclair</i>

Emission radio Musik, etc sur Radio Canut

Dimanche 18 mars 2018, Pierrem et Julie étaient invités de l'émission Musik, etc animée par Guillaume Ringuet.
Vous pouvez écouter l'émission ici

Emission radio Musik, etc sur Radio Canut

Production
Contact : Sathya Flory
Courriel : sathya.flory@aliasblob.com
Téléphone : +33 (0) 6 70 91 07 33

Diffusion
Contact : Julie Ciapin
Courriel : julie.ciapin@aliasblob.com
Téléphone : +33 (0) 6 32 89 55 93


Contact : Alison Donjon
Courriel : booking@cestpasdesmanieres.org
Téléphone : +33 (0)4 78 94 84 12 / +33 (0)7 83 14 75 00

Artistique
Contact : Pierrem Thinet
Courriel : pierrem.thinet@aliasblob.com
Téléphone : +33 (0) 6 81 66 97 47

Administration
Contact : C'est Pas Des manières
Adresse postale : 34 avenue Roger Salengro
69100 Villeurbanne (France)
Courriel : gestion@cestpasdesmanieres.org
Téléphone : +33 (0) 4 78 94 84 12
Site web : http://www.cestpasdesmanieres.org/artists/alias-blob/
C'est pas des Manières

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Un petit air rouge (Prélude)

Le grand soir

J'ai pris mon blouson pour aller au bistrot
boire quelques blondes
Chargé de houblon
j'm'en vais jouer au héros refaire le monde

Mais la révolution
ça tourne en rond
Toujours la même chanson
Bella ciao ciao ciao.

Faut dire que le zinc
est beurré de nanars
pires que bâbord
Quand ça vous embringue
de bières en communards jusqu'à ras bord

Oui la révolution c'est pour de bientôt
À nous le Grand Soir
Bella ciao ciao ciao.

Puis le bastringue
s'est mis à chavirer dans les cocardes
Tout se déglingue
en formules consacrées politicardes

Mais la révolution c'est pour de faux
Adieu ma jolie
Bella ciao, ciao, ciao.

Je m'suis réveillé
dans une bouche de métro au petit matin
Le cerveau broyé
je m'en vais au bureau jouer les pantins

La révolution
elle a bon dos
Une balle dans la nuque
Bella ciao, ciao, ciao, ciao.

La vie sans rose

Rose des sables
tu as enseveli mon cœur
de garçon éperdu
de tes rêves d'épines
et tu me plantes là
accroché à la dune

J'ai eu ma dose
La vie sans rose

Tu sais, j'attendrais
que le sable s'écoule
et même si je sais
que j'ai tort d'espérer
que le désert avance
j'attendrais sans rancune

Pas de névrose
La vie sans rose

Et même si la nuit
les étoiles défilent
et même si le jour
les rêves s'évaporent
je cracherais au ciel
pour implorer la pluie

Prends-moi dans tes bras
qu'attends-tu
pour me parler tout bas
dans les creux, dans la peau
brûlée par le soleil
doux baisers de salive

Fais quelque chose
La vie sans rose

Entre dans mes délires
grains de sable au milieu
des étoiles qui tremblent
à me brûler les yeux
sur les vagues de vent
et toucher l'autre rive

Mon cœur implose
La vie sans rose

Rose des vents
tu as éparpillé
mes larmes épongées par le sable
où mes rêves ont fondu
mais les chansons fleurissent
au retour du soleil

Comme une rose
pâle et close

Vade metro

Lundi, patates et mal au dos
Mardi, patates et mal au dos
Mercredi, idem, jeudi, zéro
Vendredi, la même rengaine
Samedi, dimanche, je reste au chaud

Oh ! Laisse passer, laisse couler
regarde le flot des travailleurs
Oh ! Laisse pisser, laisse tomber
prend garde au salaire de labeur
Vade Metro !

Métro, boulot et mal au dos
métro, goulot, y'a plus de rêve
Trop mal aux ch'veux, mal dans la peau
Lorsque nos illusions s'achève

J'veux pas finir dix pieds sous terre
loin des pigeons, loin des gratte-ciels
J'veux pas qu'on remplace la lumière
par ces soleils artificiels

Lundi, patates et mal au dos
Mardi, patates et mal au dos
Mercredi, idem, jeudi, zéro
Vendredi, la même rengaine
Samedi, dimanche, je reste au chaud

Vade Métro, les gens s'entassent
ferment les yeux, courbent le dos
tout le monde à son poste, à sa place,
pour croûter des patates à l'eau

J'veux pas bosser pour ces diables sans queue
ces cravates grises aux sourires acérés
Laissez-moi sortir, j'veux pas finir comme eux
laissez-moi brailler, laissez-moi dérailler

Les abattoirs de Cherbourg

Par une nuit fraiche et humide
Un chant lugubre me réveille
Ce sont des vaches que l'on trucide
Mais je me bouche les oreilles

Le lendemain au petit dèj'
Je mords un steak sanguinolent
Sans doute la bête prise au piège
De mes bas instincts somnolents

Je pense à elle, un peu coupable
De cette mort industrielle
Mais peu importe je suis à table
Et la saveur du sang m'appelle

En parmentier ou en tartare
Du faux-filet jusqu'au jarret
Ça vous fera baver un viandard
Pourvu que le bestiau soit frais


Une vache
Je suis une peau d'vache
Avec des cornes et des sabots au bout des doigts

J'aime la viande
Bien tendre et saignante
Tant pis pour celle qui finira dans mon assiette

Par une nuit de canicule
Un chant lugubre me réveille
Ce sont des mouettes que l'on en…
Mais je me bouche les oreilles

Lettre d'un soldat de boue

Ma chère et tendre épouse
j'ai de tristes nouvelles
je ne pourrai rentrer
comme promis, cet hiver

Ne m'attends pas au train
car le monde est cruel
il méprise l'amour
il attise la guerre

Embrasse cet enfant
que je ne connais guère
juste une photo glissée
entre deux chocolats

Dire que je suis un homme
et dire que je suis père
mais qu'à l'heure de l'assaut
je ne suis qu'un cancrelat

Le sang me pétrifie
la violence m'insurge
j'exècre les humains
doués de tant de haine

L'homme est un choléra
une affligeante purge
un fléau contagieux
où la mort se déchaîne

Quand le combat approche
mes jambes se dérobent
comme paralysées
par cette chose infecte

Car je n'ai ni violence
ni fibre xénophobe
et me terre dans la boue
comme une larve d'insecte

Les bras ankylosés,
le torse au souffle court
je demeure immobile,
combattant sur la touche

Et pris dans la tourmente
je hurle à ton amour
je m'arrache la gorge
de la terre plein la bouche

Et je prie le bon dieu
si quelque part existe
de ne pas me faucher
quitte à descendre en enfer

Car plus que tout au monde
rien n'me serait plus triste
que d'avoir donne vie
à un enfant sans père

Parfois dans le silence
quand les hommes sont las
et que la nuit se pose
sur la boue hémophile

Je façonne ton corps
tes épaules, tes bras,
tes hanches, ta poitrine,
ton visage d'argile

Je te pétrie d'amour
en rêvant à moitié
de l'odeur de la ferme
de l'odeur de ton ventre

Je traverse la glaise
où mon corps nourricier
redonne un peu de vie
à cette terre en cendres

Carole la sacoche

Carole la sacoche
titube en plein hiver
de la sciure plein les poches
et les tripes à l'envers

Tu as les cheveux blonds
salis par les épreuves
collés par le houblon
dont tes journées s'abreuvent

Un petit corps exquis
s'il n'était si marqué
par une histoire qui
m'a l'air bien compliquée

Tu as l'œil au beurre noir
Est-ce un mari violent
ou le bord d'un trottoir,
portée par ton élan ?

Car il est malaisé
d'avoir le pied marin
quand on a la nausée
et du bouillon plein les reins

Il n'est pas soir de fête
ni l'orée d'un weekend
juste la mine défaite
d'une triste semaine

Un mari qui te trompe
ou une sombre noce ?
Un simple coup de pompe
dans ce monde féroce ?

Je t'ai nommée Carole
de façon bien gratuite
pour la rime en alcool
et inventer la suite

Je m'appelle bien Pierre
et on fait peu de cas
de mes cuites à la bière
ou muffées de vodka

Vois-tu ma chère Carole
j'espère tant me gourer
d'avoir pris de traviole
une simple virée

Je te souhaite bonne route
Carole la sacoche
que la vie te chouchoute
de l'amour plein les poche

L'orange bleue

Je ne sais plus pourquoi j'allais danser
dans une autre galaxie
Comme un jeune pantin désarticulé
emporté vers l'infini

Je ne sais plus pourquoi j'ai décroché
le cordon ombilical
Qui me tenait toujours bien arrimé
à la station sidérale

Mais c'est pas grave, je plane
et je contemple les étoiles
Non c'est pas grave, je tombe
dans le silence spatial
Je viens d'une terre étrange
Terre bleue comme une orange

Je ne sais plus vraiment ce qui m'a pris
de me jeter dans le vide
Poussé par toute cette vie d'ennui
un trou noir au fond du bide

Je ne sais plus comment j'ai traversé
des millions d'années lumières
Pour me trouver la tête renversée
loin de la planète Terre

Mais c'est pas grave, je plane
et je contemple les étoiles
Non c'est pas grave, je tombe
dans le silence spatial
Je viens d'une terre étrange
Terre bleue comme une orange

Non c'est pas grave, je plane
le temps de mettre les voiles
Non c'est pas grave, je tombe
déconnexion du signal
Je vais manquer d'oxygène
Mais ce n'est plus un problème...

Le quart d'heure américain - Interlude

Surprise-partie à la villa des Chrysanthèmes - Les viocs

Quand le Grand Orchestre gronde
par une nuit de canicule
on découvre en ce bas monde
que ça tire sur les rotules

Déhanchés de fausses blondes
collées au sexe de vieux mâles
mélange d'haleines moribondes
et de fragrances intestinales

Ils dansent sur le paddock
les viocs

Certains exhibent leurs parures
sous des brushings mauvais goût
à vous faire tomber le mercure
à vous faire baver les bagouts

Sur un tango de sinécure
ou un cha-cha-cha frénétique
ils fondent au fur et à mesure
et se putréfient en musique

Ils dansent sur le paddock
les viocs

Voyez ces terribles bestioles
Vieux beaux et rombières édentés
qui tiennent à peine sur leurs guibolles
garnies de varices éclatées

Entre prothèses et matières molles
ou autres vestiges de crâne
on trouve étalés sur le sol
les restes de chute d'organes

Ils dansent sur le paddock
les viocs

Manège d'hiver

Tu te rendors
je te caresse
je te contourne
toute en rond
je te manège
éternelle
juste aujourd'hui
juste du bien

Tu me distances
mais pas trop
juste aujourd'hui
juste ce qu'il faut
juste un peu de
neige fondue
main dans la main
sans lendemain

Tu me retiens
je te reviens
et le manège
qui recommence
qui s'emballe
qui s'en balance
au bout d'un fil
d'un petit rien
d'un peu de bien
pour quelques jours
et quelques mois
d'hiver au chaud

Tu me ruptures
je te pirouette
et bris de glace
et de vaisselle
et feu aux poudres
d'hiver de rien
où l'on détourne
les yeux en san-
glots silencieux
dos contre dos
deux contre seuls
joue contre jour

Tu te ménages
nage bien
nage loin
sans te retourner

Un détail

Aux enfants aux étoiles
Pour ne pas oublier

Un détail
pas grand chose...

Un tout petit détail
histoire de rien du tout
un détail perdu
au beau milieu du sable

Une histoire de détail
histoire d'épouvantail
qu'on raconte aux enfants
pour qu'ils ne dorment plus

Un détail encore un
un détail à la seconde
un, deux corps à la pelle
du marchand de sable

Un détail
pas grand chose...

Juste quelques détails
au milieu de milliers
de millions de détails
d'une constellation

Un détail, des étaux
et mon corps me pèse
et ces enfants s'envolent
en poussière d'étoile

Mort d'un curé de campagne

Le Père a canné
d'une goutte au nez
le sang du Seigneur
ne fais pas l'bonheur
à passer trop d'années
le corps profané
privé de chaleur
ça vous gèle un cœur

Le Père a canné
l'âme chagrinée
noyée dans l'erreur
d'une vie de ferveur
pour un dieu cerne
de dévots aliénés
tristes prédicateurs
marchands de bonheur

Le Père a canné
à l'heure surannée
où les fossoyeurs
hurlent avec fureur
au monde trépané
le chant des damnés
refrains racoleurs
et bonimenteurs

Le Père a canné
homme abandonné
aux doutes ravageurs
d'une foi en pleure
ombre piétinée
de larmes avinées
l'esprit déserteur
d'un souffre-douleur

Adieu Berthe ! - Postlude

Le Crabe

Le crabe
le crabe ne recule pas
il se glisse partout
sous les lits
les faux plafonds
jusqu'aux seins de nos mères

Le crabe
c'est ton corps de prison
le couloir de la mort
l'éléphant en travers

Et des roses posées
sur la table de nuit

Le crabe
le crabe résonne au fond de tous

N'ayons plus peur des loups
ils ont quitté Paris
mais le crabe, lui
il tue aussi des mômes
même des gosses de riches
il regarde pas

Le crabe
le crabe n'épargne pas
se faufile partout
sous la peau sur les os
et la tête alouette
jusqu'aux seins de nos mères...

Prélude à l'après-midi d'un lapin de garenne

Myxomatose

Myxomatose
ça vous dit quelque chose ?
J'ai la tête en compote
et la carcasse ramollie
Myxomatose
o.k. j'ai eu ma dose !
A manger des carottes
et des racines de pissenlit
J'ai les yeux explosés

Mais c'est pas pire
que de finir
dans un laboratoire
boîte à cobayes, qu'ils disent
pour analyses !

Subir des électrochocs
pour faire avancer la science
gober des staphylocoques
en guise d'expérience
ou finir aux cosmétiques
du rouge à lèvre sur le cul
contre la diarrhée chronique
par le trou de la Sécu
et les yeux explosés
explosés !

Myxomatose
ça vous dit quelque chose ?...

Mais c'est pas pire
que de finir
dans un peep-show
Little Shangaï, qu'ils disent
et friandises !

Danser à moitié à poil
une queue d'lapin sur les fesses
sur les tétons des étoiles
certifiées "made in U.S."
puis coucher sans capote
pour toucher le jackpot
un peu d'amour
fixé entre deux mecs
un peu de haine
réglée en traveller's check
juste un extra, kifkif
dans la culotte ou le sous-tif
le Wonderbra
Wonder Woman !

Myxomatose
ça vous dit quelque chose ?...

Mais c'est pas pire
que de finir
chez le taxidermiste
un peu de paille, qu'ils disent
ça paralyse !

S'faire plomber à la mitraille
ou déboîter au pare-chocs
éviscérer les entrailles
et coller des yeux en plastoc
du panthéon des lapins
au comble de l'ironie
la maîtresse en maillot d'bain
devant 30 millions d'amis
Qui veut ma peau ?
Roger Rabbit !

Myxomatose !
Mixo-mixeur !
il paraît qu'on en meure
J'ai les yeux explosés

Lacher d'utopistes sur la prairie

Sarkophages

Je suis un roi de pique
au sommet d'une pyramide
le fantoche pharaonique
atrabilaire et liberticide

Je suis la nécrose incarnée
nourrie au sein de la calomnie
un sycophante destiné
aux affres de la tyrannie

Je suis Le Roi de Pique
tout en haut de la pyramide
le tartuffe fanfaronique
irascible et psychorigide

On me surnomme le Sarkophage
tout en béton jusqu'à la moelle
polymorphe et anthropophage
xénophobe et bouffeur de cervelle

Je foutrais dans des charters
aux confins de l'infamie
des enfants et des grabataires
fils de métèques et flopées d'insoumis

Je suis la Dame de Pique
à cheval sur la pyramide
hétaïre schizophrénique
moitié flambeuse, moitié frigide

Je reçois dans mon palace
entre les flûtes et les boudoirs
la crème des crèmes, l'as des as
la fine fleur du pouvoir

Et je jouie de la perversité
un doigt de fiel et de vautour
gavée au sein de la vanité
concupiscente et blasée tour à tour

Chants de ruines

Fourbi de boue
et de cadavres faisandés *
de ceux qui sont morts debout
pour quelque cause, pour des idées

Pour les idées des autres
ceux qui ne mouillent pas leur chemise
pour ces paroles d'apôtres
qui prêchent à n'importe quelle église

Tant que les gorges ne seront pas tranchées

Amas de taules
et de membres oubliés
accrochés au mauvais rôle
aux rouleaux de fils barbelés

On ne se bat pas avec des fleurs
mais avec des gerbes d'immondices
pour ceux qui ne craignent la douleur
et sacrifient leurs propres fils

Tant que leur soif ne sera pas étanchée

Il pleut des trombes
d'obus sur les soldats enflammés
peu importe l'hécatombe
elle nourrit les bouches affamées

Elles se jettent comme des vautours
sur le charnier de l'Histoire
afin de s'asseoir à leur tour
au sommet d'une tour d'ivoire

Le sang coule entre les dents comme un goût d'immortalité

* Paroles de poilus de la Grande Guerre (1914-1918

Zorann (l'enfant étoile)

La femme squelette

Une ombre précipitée
du haut d'une falaise
engloutie pour des siècles
par cet océan furieux

Pourquoi ce drame ?
Pour une liaison interdite ?
Pour avoir osé aimer
l'homme qu'elle avait choisi

Un père infanticide,
une tribu fanatique
une enfant que l'on tue
pour des rites stupides
aux intérêts douteux
de ces gagne-petit
prêts à verser le sang
de leur propre chair

Son corps décomposé
au fil des années…

Un marin du Grand Nord
lui a jeté sa ligne
l'hameçon pris au piège
du corps squelettique

Et l'homme effrayé
à la vue de sa prise
s'en est vite retourné
chez lui sur la banquise

Le marin, épuisé,
s'endort sur sa couche
hanté dans ses rêves
par la femme squelette

L'effroyable créature
qui veille à ses côtés
embrasse ce visage
aux traits forts et fragiles

D'abord du sang
qui recouvre ses os
des viscères et un cœur
accrochés à la chair
recouverte de peau
entrouverte de lèvres
et de ses yeux mi-clos
qui recouvrent la vie,
une larme…

Le vieux marchand et le canasson

Avance, vieille carne
Avance
Avance, tas de viande
On y est presque
On touche l'horizon
Là où les étoiles naissent

On a traversé des tourmentes
Du sable plein les naseaux
La chair meurtrie par le gel
Et des crevasses sous les yeux

Avance, vieille carne
Avance
Avance je te dis
On touche au but
Là où le soleil s'éveille
Sur des prairies infinies

Nos peaux ne font plus qu'une
D'un même cuir boucané
Et nos carcasses se disloquent
Au rythme de nos pas emboités

Allez avance vieille carne
Avance
Avance mon vieil ami
Demain on se reposera
A nous les promesses
De sourires et d'herbes fraîches

On a parcouru le vieux monde
Tendus comme des fils de soie
Habités de jours heureux
Et de veillées aux chants funèbres

Allez avance, vieille carne
Ne lâche pas
Plus que quelques foulées
Mon vieil ami
Mon pire ennemi parfois
Miroir de nos turpitudes

On partagera les richesses
De nos racontars fabuleux
Trésors de nos vies décharnées
Remplis de parfums innombrables

Avance, vieille carne
Accroche-toi
Je sens que la fin est proche
Là, juste là, à l'horizon
Les yeux à moitié clos
Et nos cœurs à l'unisson

© 2019 Alias Blob